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TPE Heroine
17 février 2009

Le sevrage

Quand mon père s’en est-il vraiment rendu compte ? Est-ce qu’il savait ce que je mijotais depuis le début ? A vrai dire je n’en sais rien, et je ne lui ai jamais posé la question. Sans doute s’était-il rendu compte de tout dès le début. Mais il n’a peut-être pas voulu le reconnaître tout de suite. En y pensant, ça doit être dur de voir un proche, un fils, se laisser pourrir par une drogue. J’aurais été à sa place, j’imagine que je n’y aurai premièrement pas cru. Enfin je me dis ça en pensant à ma sœur. Jamais je ne laisserai cette gamine faire comme moi j’ai fait. La première fois que j’ai manifesté le manque d’héroïne pour la première fois, il m’a quand même laissé retourner chez ma mère. Je lui disais que j’avais attrapé très froid, et que je me remettrais vite sur pied ... je lui ai fait croire à un état grippal. Et puis le temps passait et j’ai renouvelé ces crises de manque chez lui. Ma sœur a dut lui avouer que je me droguais. Je lui disais tout, parce qu’à ce moment là c’était la seule qui m’estimait encore. Sur le moment, je lui en ai voulu, parce que mon père a décidé que je ne retournerais plus chez maman et que je me ferai mon sevrage chez lui. La première fois ça a été très dur, mais une fois  mes crises de manque passées, je me croyais totalement débarrassé de l’héroïne. Mon père m’a alors laissé retourner chez ma mère. Mais une fois sur place, tout m’a tendu les bras. Au début je me croyais fort pour refuser, et puis je suis retombé dedans. Ça s’est renouvelé plusieurs fois cette histoire, et mon père en a eu vraiment marre. Je voulais vraiment m’en sortir cette fois, donc ensemble nous avons fait tout le cheminement possible pour atteindre un sevrage total. Nous avons cherché des places en instituts, en hôpitaux, nous avons rencontré des médecins, et j’ai enfin pu recevoir un produit de substitution : la méthadone. Au début, j’en étais bien dépendant de cette méthadone, et puis j’ai suivi le parcours que je voulais absolument suivre : celui du sevrage. J’ai connu des jours bien difficiles en cette période, mais aujourd’hui j’en suis sorti pour de bon.

Notes :

Pour effectuer un sevrage, il est important pour un héroïnomane de, premièrement, en avoir envie. S’il n’éprouve pas le besoin d’arrêter de consommer la drogue, il est presque impossible de lui imposer un sevrage, car il trouvera tous les moyens pour pouvoir continuer à se droguer. Un toxicomane a beaucoup de mal à éprouver le besoin d’arrêter de se droguer non pas que la drogue lui plaise, mais plutôt parce qu’un sevrage lui parait impossible, long et très éprouvant. Pour ce, il lui faut une grande motivation et surtout un entourage. Nombre de toxicomanes ne parviennent pas à se sevrer réellement car ils n’ont personne à qui se fier. Ici, notre personnage est entouré de son père et de sa sœur, qui sont deux proches importants à ses yeux. Ensuite, il faut que le toxicomane se coupe du monde qu’il fréquente : il lui faut éviter les lieux qui lui rappellent la période où il se droguait et ne plus avoir de contact avec les personnes qui partageaient ses sensations lors de prises. Souvent, lorsque qu’un héroïnomane renouvelle ses consommations alors qu’il essaie pourtant d’arrêter, c’est qu’il a retrouvé le milieu qui lui rappelle les plaisirs de l’héroïne.

Enfin, il peut faire appel à des produits de substitution, qui « remplacent » la drogue. Pour l’héroïne, il existe de nombreux produits tels que la méthadone (comme dans la fiction), la benzitramide ou la buprénorphine (plus connue sous le nom de Subutex en France). Cependant, ces médicaments ne font réellement effets que si le patient ne se drogue plus parallèlement, et provoquent également une dépendance physique dont il est difficile de se soigner. Le mieux est donc de suivre ces traitements dans des établissements spécialisés tels que les hôpitaux, où les toxicomanes sont parfaitement pris en charge.

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